Un témoignage de Christiane Viger
On imagine souvent que le cancer c’est pour les autres, qu’on est bien loin de tout ça. Alors, imaginez quand on se fait annoncer à 57 ans qu’on a un cancer de la vessie ET qu’on est une femme! Et que ce cancer, qui va bousculer notre vie et celle de nos proches, fait partie des 25% dont on ne sait pas « le pourquoi, ni le comment ». Vous avez ça… Madame.
Mon histoire
À l’époque, je me suis demandé Est-ce que j’ai bien porté attention aux signaux que mon corps m’a envoyés? Alors que j’avais cette petite douleur du côté droit au bas ventre. Mais, pas de sang dans les urines, qui est un signe d’alerte au cancer de la vessie. Rien qu’une petite douleur.
J’avais le don d’envoyer ça par-dessus mon épaule et de me dire, ça doit être un muscle froissé. C’était bien une douleur au muscle, mais parce que j’avais une tumeur cancéreuse infiltrante dans le bas de ma vessie qui s’attaquait au muscle. La seule façon de la détecter est de passer une échographie abdo-pelvien.
Mai 2017
Après cette découverte en mai 2017, j’ai subi au début juillet, une première chirurgie exploratoire pour gratter la tumeur et faire une biopsie. On m’a confirmé que c’était bel et bien une tumeur cancéreuse avec plusieurs cellules cancéreuses différentes. T2, stade 3 ou 4. Encore de l’incertitude.
En août, j’ai rencontré un urologue-oncologue pour une cystoscopie qui a confirmé une récidive de la tumeur. On m’a expliqué les difficultés que je pourrais vivre après cette chirurgie majeure, soit une reconstruction de ma vessie avec mon petit intestin.
Trois options s’offraient à moi : une stomie d’où je pourrais me cathétériser, une stomie avec le port d’un sac externe ou le cathéterisme via mon urètre. Tout allait dépendre de ce qu’ils allaient découvrir à la chirurgie.
20 septembre 2017
Et bien, le 20 septembre la chirurgie effectuée fut un succès! Mon état, et ce pour le reste de mes jours, est de me cathétériser au niveau de mon urètre pour uriner. À mon réveil, j’ai réalisé que j’étais la femme la plus « branchée » en ville! J’ai vécu quinze jours d’hospitalisation avec des hauts et des bas. Je nageais entre la noirceur et la lumière.
Une fois de retour à la maison, j’ai pris ma convalescence à bras le corps et j’ai repris du poil de la bête. Tout allait bien, lorsqu’on m’a informé que je devais rencontrer un hématologue-oncologue. Ils m’ont informé qu’ils avaient trouvé un petit point cancéreux dans une glande urinaire près de la vessie. On me suggérerait fortement quatre traitements de chimiothérapie préventifs. Ceux-ci me donnaient que 20% des chances qu’une récidive de cancer ne revienne pas. Toute une décision !
Les eaux tumultueuses de la chimiothérapie
Et bien voilà, j’ai décidé de mettre toutes les chances de mon côté et de replonger dans les eaux tumultueuses de la chimiothérapie. Les deux premiers ont été pas si pires, les deux derniers ont été plus difficiles à passer au travers. Heureusement, j’ai pu avoir l’aide de bénévoles et de mon infirmière pivot, de mon conjoint, mes fils et amies, famille proche. Des anges!
J’ai perdu mes cheveux, mais pas ma force de combattre. Le dernier traitement fut le 18 janvier 2018 et en mars on m’a déclaré en rémission! Merci, bonsoir elle est partie! J’avais l’impression d’avoir obtenu un beau diplôme!
Ce que j’ai appris
En juillet 2018, soit un an après ma première chirurgie, j’étais redevenue « moi-même ». Ma force physique et mentale était au beau fixe avec un petit duvet d’oisillon sur le coco!
Je m’en suis sortie, merci la vie et à l’excellente équipe médicale de l’Hôtel Dieu de Québec. Eh oui! C’est possible d’avoir une belle qualité de vie après avoir eu un cancer.
Mon conseil
Lors de notre visite annuelle chez notre médecin, prenons le temps de poser les bonnes questions et soyons attentifs aux signaux que notre corps nous envoie. Oui, aujourd’hui, une femme dans la cinquantaine peut avoir un cancer de la vessie et il peut être très insidieux.
Christiane