Par Stewart P.
Au milieu de l’année 2020, j’ai reçu un diagnostic de diverticule de la vessie. Fin 2020, j’ai subi une prostatectomie combinée avec une diverticulectomie pour l’enlever. Bien que cette intervention chirurgicale ait été importante, tout s’est bien passé, mais cela m’a pris du temps avant de me rétablir.
Près d’un an plus tard, lors d’un voyage d’affaires, j’ai remarqué la présence de sang dans mon urine (hématurie). Même si ce n’était pas la première fois, j’étais particulièrement inquiet, car cela s’est produit bien après l’intervention que j’avais subi une année auparavant. Mon épouse, qui m’accompagnait, a rapidement contacté le cabinet de mon urologue. À mon retour au Canada, on m’a donné rendez-vous pour une autre cystoscopie et des examens à l’hôpital le lendemain.

La cystoscopie a révélé des zones suspectes de carcinome in situ. Un examen d’imagerie des voies urinaires a révélé un épaississement de la paroi antérolatérale gauche de la vessie. Par la suite, j’ai subi une nouvelle résection transurétrale de la tumeur de la vessie (RTUTV) avec résection transurétrale de la prostate (RTUP), ce qui a marqué le début de mon parcours semé d’embûches.
Mon urologue m’a transmis les résultats par téléphone, révélant un cancer urothélial de la vessie de haut grade T1. En état de choc, j’ai senti mon corps se vider de son énergie, tremblant à l’idée : « Est-ce la fin? »
Face à la gravité de ce diagnostic, j’ai décidé de demander un deuxième avis. Mon urologue m’a rapidement orienté vers le Dr Girish Kulkarni du Princess Margaret Cancer Centre, que j’appelle affectueusement « l’homme, le mythe et la légende ». Le rencontrer, lui et son équipe, en janvier 2022, au cœur de la flambée de cas de COVID-19, a ajouté une nouvelle couche de complexité à ma situation, avec des opérations chirurgicales reportées et des professionnels de la santé travaillant sans relâche pour gérer la crise. Néanmoins, je suis infiniment reconnaissant envers le Dr Kulkarni et son équipe d’avoir changé ma vie pour toujours.
Nous avons exploré plusieurs options de traitement, notamment :
- Le BCG, une forme de chimiothérapie administrée par l’urètre dans la vessie.
- La participation à un essai clinique pour un nouveau médicament, qui est une variante potentiellement plus efficace du BCG.
- La reconstruction d’une néovessie.
- La cystectomie radicale, soit l’ablation chirurgicale de la vessie.
Compte tenu du taux élevé de récidive du cancer de la vessie (plus de 80 %), de la nécessité potentielle de pratiquer des autocathétérismes avec une néovessie et de l’incertitude quant au succès du BCG, j’ai opté pour le choix le plus percutant : la cystectomie radicale.
Avance rapide jusqu’en janvier 2022, alors que les cas de Covid se multiplient. Mon chirurgien, le Dr Kulkarni, m’informe que la prochaine date à laquelle il pourra m’opérer est fin mars, mais que rien n’est garanti. Ces informations sont préoccupantes. Le cancer continue de se développer en moi et, à 59 ans, je suis relativement jeune pour être atteint d’un cancer de la vessie, car il touche généralement les hommes plus âgés.
Pendant cette période, mon urologue à Mackenzie Health, le Dr Michael Kogon, que je remercie infiniment d’avoir détecté mon cancer à un stade précoce, m’a conseillé de commencer des traitements de chimiothérapie en attendant l’intervention chirurgicale. Malheureusement, je n’ai pu subir qu’une seule perfusion de chimiothérapie, car selon mes analyses sanguines et ma fonction rénale, je ne pouvais pas tolérer le traitement. Cependant, il semble que cette seule perfusion ait pu suffire à éliminer les cellules dont le cancer a besoin pour se propager et envahir les muscles.
Fin mars, j’ai reçu l’appel que j’attendais avec impatience. Kira, du cabinet du Dr Kulkarni, m’a informé que mon opération était planifiée pour le 7 avril. Le Dr Kulkarni avait pris des dispositions pour que l’opération soit réalisée de manière robotisée, une nouvelle qui m’a rempli de joie et de soulagement.
Le matin du 7 avril, à 5 h 39, ma partenaire de vie, mon roc tout au long de cette épreuve, m’a déposé à l’Hôpital général de Toronto. Alors que j’entrais à l’hôpital, me préparant à subir une intervention chirurgicale qui allait durer plus de 13 heures, une myriade de pensées se bousculaient dans mon esprit. Est-ce que j’allais revoir ma famille?
Dans la salle d’opération bondée, le Dr Kulkarni est entré et m’a demandé si j’avais des questions. J’ai répondu tout bas, la voix tremblante, que non. Cependant, je me suis fait une promesse : si je me réveillais après les 13 heures passées sur la table d’opération, je consacrerais le reste de ma vie à travailler avec lui et avec Cancer de la vessie Canada, afin d’aider d’autres personnes dans le besoin et de lutter contre cette maladie.
J’ai tenu cette promesse et je continuerai à le faire aussi longtemps que j’en serai physiquement et mentalement capable.
Après mon opération, j’ai découvert que le processus de rétablissement n’était pas aussi difficile que nous l’avions prévu. Grâce au soutien de l’équipe médicale, aux conseils de la merveilleuse infirmière stomathérapeute Debra Johnston et à l’amour indéfectible de ma femme, cela n’a pas été aussi terrible qu’on aurait pu l’imaginer de vivre avec un conduit iléal pour urostomie (un sac à l’extérieur de mon corps pour recueillir l’urine).
Même si vous ne pouvez pas maîtriser les conséquences physiques – c’est le rôle du médecin – vous avez le pouvoir de gérer les conséquences mentales, ce qui dépend entièrement de vous. Adopter un état d’esprit positif, aussi difficile que cela puisse paraître, est en fait la seule façon de cheminer au sein de ce parcours.
Près de deux ans se sont écoulés depuis mon opération, et je suis ravi de vous dire où j’en suis aujourd’hui, profitant de la vie comme jamais auparavant.


Au cours des deux dernières années, j’ai franchi plusieurs étapes et je suis convaincu que le meilleur est à venir :
- J’ai participé à deux événements Le Canada marche contre le cancer de la vessie.
- Je m’implique à titre de bénévole en tant que membre du soutien par les pairs pour Cancer de la vessie Canada, offrant une oreille attentive à ceux qui en ont besoin.
- J’ai accepté de faire partie d’un panel sur le cancer de la vessie en avril 2024.
- J’ai effectué un voyage en Europe en mars 2023
- Je viens de revenir d’un voyage en Thaïlande en mars 2024.
- Je joue au pickleball 4 à 5 fois par semaine.
- Je passe du temps de qualité avec ma famille chaque fois que j’en ai l’occasion.
- Je continue à gérer mon entreprise au quotidien.
Je suis reconnaissant envers le soutien que j’ai reçu et j’attends avec impatience ce que l’avenir me réserve.
En fin de compte…… La vie ne s’arrête pas quand vous recevez un diagnostic, et heureusement pour de nombreuses personnes, aujourd’hui plus que jamais, si la maladie est détectée à un stade précoce, la vie ne fait que commencer 😊.