Par Dick G.
En avril 2012, alors que je me préparais à prendre ma retraite après avoir travaillé pendant près de 40 ans comme planificateur des transports urbains, mes projets ont pris une tournure inattendue. J’ai remarqué la présence de sang dans mon urine, ce qui m’a amené à consulter mon médecin de famille et, finalement, à être orienté vers un urologue. Après une série d’examens, dont une résection transurétrale de tumeur de la vessie (RTUTV) et une cystoscopie, j’ai reçu un diagnostic de cancer de la vessie avec envahissement musculaire.
Faire face au diagnostic : décisions relatives au traitement
Au terme d’une biopsie et d’une tomodensitométrie (CT scan), il a été déterminé qu’il s’agissait d’un cancer à « petites cellules », un type de cancer agressif que l’on trouve rarement dans les tumeurs de la vessie. C’est donc un oncologue expérimenté dans le domaine du cancer à petites cellules qui a été désigné pour s’occuper de mon cas. Heureusement, les examens ont également révélé qu’il n’y avait aucun signe de propagation du cancer au-delà de la vessie. Mon cas a été soumis à un groupe de spécialistes, dont mon urologue et mon oncologue, qui se sont réunis régulièrement pour déterminer les plans de traitement appropriés.
Le plan de traitement proposé comprendrait l’ablation de la vessie et des traitements de chimiothérapie afin de minimiser les risques de propagation du cancer. Les enjeux principaux étaient d’abord de savoir comment remplacer la fonction urinaire et ensuite de déterminer si je recevrais les traitements de chimiothérapie avant ou après l’opération. En ce qui concerne le premier point, mon urologue m’a indiqué que je pouvais bénéficier d’une néovessie, c’est-à-dire d’une nouvelle vessie construite à partir d’un segment de mes intestins, et qu’il possédait de l’expérience dans le domaine de la chirurgie reconstructive nécessaire. Il a noté qu’il s’agissait d’une solution à la fine pointe de la technologie qui offrait la meilleure qualité de vie après l’intervention chirurgicale. Il souhaitait également procéder rapidement à l’opération, qui était en principe prévue pour la fin du mois d’août. Pendant ce temps, le groupe a examiné la deuxième question et a décidé qu’il serait préférable que je subisse des traitements de chimiothérapie avant l’intervention chirurgicale afin de minimiser le risque de propagation du cancer agressif à petites cellules à d’autres parties du corps.
La traversée du traitement
J’ai subi six cycles de chimiothérapie en quatre mois avant de subir l’intervention chirurgicale en novembre. Les traitements de chimiothérapie se sont déroulés sans encombre, ce qui m’a permis de profiter d’un été relativement normal avant l’opération. J’ai pu travailler pendant mes traitements de chimio, ce qui m’a permis de mener à bien le plus grand nombre de projets possible. Selon le plan de traitement, je devais subir une semaine de chimiothérapie et avoir deux semaines de repos entre chaque cycle. Malgré des circonstances loin d’être idéales, mon premier été après avoir pris ma retraite s’est avéré agréable. J’ai pu en profiter en jouant quelques parties de golf, en me baignant et en rendant visite à mes amis et à ma famille.
Avant l’opération : bonnes nouvelles et résultats
L’intervention chirurgicale pour l’ablation de la vessie et la reconstruction de la néovessie avait été reprogrammée pour le 8 novembre, ce qui me laissait environ un mois de repos après le dernier traitement de chimiothérapie. Je me suis laissé porter par les bonnes nouvelles : les scans ont montré que la chimiothérapie avait réduit la taille de la tumeur et que le cancer ne s’était pas propagé. L’opération elle-même a été longue et complexe, mais elle a finalement été couronnée de succès. Les traitements que j’ai reçus m’ont permis d’obtenir le meilleur résultat possible.
La vie après la chirurgie : adaptations et défis
Vivre avec une néovessie implique son lot de difficultés. Bien que la mécanique des fluides du système reste la même qu’avant l’opération, il faut plus de temps
et d’efforts pour uriner, car le segment de l’intestin utilisé pour créer la néovessie génère du mucus, ce qui entrave la libre circulation de l’urine. Le mucus a tendance à se solidifier avec le temps, ce qui le rend encore plus difficile à expulser. Pour éviter les problèmes d’écoulement, il est important de respecter un horaire régulier.
On peut s’attendre à éprouver des problèmes d’incontinence dans les premiers mois suivant l’opération, car les muscles abdominaux inférieurs ont perdu de leur tonus. L’incontinence nocturne est courante, car les muscles se relâchent pendant le sommeil. Des exercices quotidiens (Kegel) peuvent renforcer les abdominaux inférieurs, et il existe des produits pour contrer l’incontinence qui peuvent s’avérer utiles.
Quelques mois après ma convalescence à la suite de la cystectomie, j’ai découvert que j’avais une hernie incisionnelle due à l’opération. Cette situation est apparemment assez fréquente. J’ai été orientée vers un spécialiste des hernies, qui a conclu que, comme je ne présentais aucun symptôme négatif, il n’était pas urgent de procéder à une intervention chirurgicale réparatrice. Nous avons décidé d’un commun accord de simplement surveiller la situation. Cette surveillance s’est poursuivie jusqu’à l’année dernière où, quelque 10 ans plus tard, une intervention chirurgicale d’urgence s’est avérée nécessaire.
Le regard porté vers l’avenir : gratitude et résilience
Après avoir fait face au danger que représente la propagation du cancer et avoir survécu à trois opérations chirurgicales majeures au cours des 12 dernières années, les inconvénients associés au fait de vivre avec une néovessie semblent mineurs. Je suis reconnaissant d’avoir reçu les soins et le soutien nécessaires et d’avoir pu mener une vie normale après l’opération. J’ai continué à jouer au golf, à pratiquer du sport, à profiter de repas avec mes proches et à voyager, dont sept fois en Europe. La vie est effectivement belle!