Par Brian M.
Lorsque j’ai commencé à ressentir de la douleur à mon côté gauche il y a huit ans, j’ai pensé que je souffrais peut-être d’une appendicite. Comme la plupart des hommes, je me répétais : « Ça va aller, ça va aller! » Il s’avère que je n’allais pas « bien ». Après tout, je n’avais qu’une cinquantaine d’années à l’époque, j’étais en bonne santé, en bonne forme physique, je ne fumais pas, je buvais rarement et j’étais actif physiquement.
Après qu’on m’ait encouragé à consulter mon médecin de famille, je suis finalement allé le voir. Ce dernier m’a dit en riant : « Ce n’est pas à cause de votre appendice, c’est sûr. Il est à droite! » Il m’a donc envoyé passer des examens sanguins, une échographie, une tomodensitométrie et une radiographie. Ils n’ont rien trouvé d’anormal.
Pourtant, je sentais bien que quelque chose clochait, car cela me tracassait. On m’a donc orienté vers un urologue qui m’a prescrit une nouvelle échographie plus poussée et un examen plus approfondi. Il y avait en effet une zone sombre sur le côté gauche de ma vessie. L’urologue a émis l’hypothèse qu’il pouvait s’agir d’un cancer de la vessie.
J’ai ensuite subi une RTUTV (résection transurétrale de la tumeur de la vessie) dans un hôpital de la région afin de prélever des échantillons de cellules en vue d’une biopsie. L’expérience n’a pas été douloureuse, mais plutôt gênante et un peu invasive. J’avais besoin de vérifier que le diagnostic était exact, car je ne rajeunissais pas et je ne voulais pas être comme une voiture… qui tombe en panne tous les mois à cause de quelque chose de différent!
Une nouvelle bouleversante

Trois semaines plus tard, lorsque mon médecin de famille a reçu les résultats, il s’est excusé. « Je ne peux pas croire que nous ayons tous passé à côté de ça. Vous aviez raison, vous avez bien quelque chose. Vous êtes atteint du cancer de la vessie. »
J’étais sous le choc! Mon médecin m’a alors rassuré : « Nous l’avons entièrement enlevé parce que vous êtes venu rapidement et que vous avez fait preuve de persévérance. » J’ai été de nouveau ébranlé lorsque mon médecin m’a dit que le cancer pouvait réapparaître chez environ 80 % des hommes. C’est alors devenu une question de probabilité. Comment éviter que le cancer ne réapparaisse?
Mon médecin m’a donné quelques idées : adopter une alimentation plus saine, supprimer la caféine, réduire les sucres (en particulier les boissons gazeuses), ainsi que d’autres suggestions. « Je ne dis pas que vous pouvez ne pas le faire », a-t-il dit, « mais si vous ne le faites pas, il y a un risque que le cancer réapparaisse. »
Vivre dans un monde enfumé
Mon médecin m’a dit que les pompiers peuvent développer un cancer de la vessie à cause de la fumée secondaire qu’ils inhalent. Cela me paraissait logique, car ma mère était fumeuse. En effet, à l’époque, partout où l’on allait, les gens fumaient… dans les avions, les restaurants et les salles de spectacles. Je n’en ai pas voulu à ma mère, puisqu’alors, personne ne comprenait vraiment l’impact du tabagisme sur la santé.
Mon médecin m’a dit que je devais subir une cystoscopie tous les trois mois pendant les trois ou quatre premières années. À ce moment-là, je ne savais pas ce qu’était une cystoscopie. C’était un peu déroutant au début. Mais à vrai dire, j’étais heureux de subir cette intervention. Je pouvais ainsi avoir l’esprit tranquille en sachant que le cancer n’était pas réapparu, ce qui m’inquiétait évidemment beaucoup.
Par la suite, les examens ont été moins fréquents et n’ont finalement eu lieu qu’une fois par an. Mon dernier bilan de santé en juillet n’a rien révélé d’anormal. Tout semblait aller parfaitement et rien n’était à signaler. Aujourd’hui, je n’ai plus de cancer! Vous ne pourriez jamais savoir que j’ai déjà été atteint d’un cancer de la vessie.
Réflexions sur le chemin parcouru
Quand j’y repense, tout le monde a été surpris d’apprendre que je souffrais d’un cancer de la vessie. À part la douleur ressentie sur le côté, je ne présentais aucun des symptômes typiques du cancer de la vessie, comme la présence de sang dans l’urine ou dans les selles. J’étais un homme en bonne santé et la douleur n’était pas chronique. C’est pourquoi mon médecin a été aussi surpris que moi.
J’ai une famille formidable qui me soutient. Bien que ma mère ait été inquiète lorsque le diagnostic est tombé, je l’ai rassurée en lui disant que j’étais entre bonnes mains. J’ai vécu une expérience très positive avec les médecins. Ils m’ont accompagné tout au long du processus afin que je sache ce à quoi m’attendre.
Je suis probablement aujourd’hui en meilleure santé que je ne l’ai jamais été. J’ai une alimentation saine, j’ai perdu du poids, je fais régulièrement des examens de la prostate et je m’entraîne à la salle de sport. La COVID a contribué à ce que je me concentre vraiment sur ma santé et mon bien-être. Je demeure actif et aucun signe de réapparition du cancer n’a été observé.
Récemment, j’ai participé de façon active à l’événement Le Canada marche contre le cancer de la vessie. J’aurais aimé découvrir les marches plus tôt, car je pense qu’il est nécessaire de contribuer à la cause et d’aider. Les marches se sont révélées être une expérience formidable. Cela m’a fait plaisir de rencontrer d’autres personnes, jeunes et moins jeunes, et de découvrir leurs témoignages.
Je pense qu’il est important que quelqu’un qui a été atteint d’un cancer de la vessie et qui a vécu le processus puisse expliquer ce qu’il en est. Je crois en la sensibilisation et j’espère pouvoir aider les autres.

