Nos engagements en ce qui concerne la recherche sont tout d’abord de nous efforcer de minimiser ce déséquilibre, puis à long terme, de créer un monde où le cancer de la vessie ne sera plus qu’un souvenir.
En ce sens, nous continuons de nous associer avec la Fondation des bourses de l’Association des urologues du Canada (FBAUC) afin de co-financer 50 000 $ en subventions pour la recherche sur le cancer de la vessie.
La FBAUC est un fond de bourses d’études qui a été mis en place par l’Association des urologues du Canada et ses membres, et dont la longue histoire a été couronnée de succès. Depuis 1973, la FBAUC a accordé plus de 107 bourses d’études et subventions et a encouragé des centaines de jeunes professionnels en urologie à continuer leur carrière de chercheur.
ANALYSE PROTÉOMIQUE DE LA CHIMIORÉSISTANCE DU CANCER DE LA VESSIE
Par Dr Peter Black
Les soins optimaux pour traiter un cancer de la vessie avec envahissement musculaire consistent en une chimiothérapie préopératoire suivie d’une cystectomie radicale et d’une lymphadénectomie pelvienne. Pourtant, la chimiothérapie ne déclenchera une réaction importante que chez 40 % des patients. Il est probable que les 60 % restants subiront les conséquences des effets secondaires et de la remise d’une chirurgie définitive à plus tard.
Ainsi, les taux de survie des patients atteints de tumeurs chimiorésistantes sont faibles. Il est donc essentiel que nous identifiions les marqueurs biologiques qui nous permettraient d’administrer la chimiothérapie en prenant en compte ces facteurs individuels. De plus, nous devons comprendre les mécanismes moléculaires qui sont à l’origine de la chimiorésistance. Cela, afin de développer de nouvelles stratégies qui nous permettront de la vaincre.
Les efforts déployés antérieurement pour aborder cette question se sont concentrés sur les analyses d’ADN et d’ARN. Ici, à l’aide de la spectrométrie de masse, nous évaluons de nombreuses protéines correspondant à des échantillons tissulaires de cancer de la vessie prélevés avant et après la chimiothérapie. Les résultats de cette analyse protéomique, conduite en ce moment sur 75 patients (150 échantillons), seront intégrés aux données relatives à l’ADN et à l’ARN et ce, grâce à l’utilisation d’outils d’analyse de données.
Ils nous apporteront ainsi des connaissances supplémentaires quant à notre compréhension de la chimiorésistance. L’une des questions essentielles sera de déterminer si les sous-types moléculaires de cancer de la vessie basé sur l’ARN. Comme cela a été démontré précédemment, ils ont une corrélation avec la réaction à la chimiothérapie et peuvent être retrouvés au niveau de la protéine.
Une fois que nous aurons déterminé les voies clés impliquées dans la résistance au traitement, nous pourrons travailler avec des modèles de cancer de la vessie de lignées cellulaires et de souris. Cela, pour mettre au point de nouvelles approches qui nous permettront de venir à bout de cette résistance.
Ce travail est réalisé en collaboration avec Gregg Morin, directeur du service protéomique du Cancer Genome Sciences Centre de Colombie-Britannique.
PRÉDIRE LE SUCCÈS DU TRAITEMENT DU BCG À BASE D’UNE BACTÉRIE « NATURELLE » PRÉSENTE DANS L’URINE
Par Dr Dirk Lange
Grâce à une recherche récente, il a été découvert que, comme dans l’intestin et le vagin, la vessie humaine contient une bactérie « naturelle » qui pourrait influer la façon dont le système immunitaire est activé. Cela pourrait être la clé permettant de déterminer si un traitement au bacille Calmette Guérin (BCG) fonctionnera ou non.
En effet, le traitement au BCG active le système immunitaire pour que celui-ci attaque les cellules cancérigènes. Bien que cette méthode puisse être efficace, pour des raisons inconnues, elle ne fonctionne pas pour 30 à 40 % des patients, augmentant les risques de propagation du cancer.
Notre recherche comparera la bactérie « naturelle » de la vessie des patients pour qui le traitement au BCG fonctionne et de ceux pour qui il ne fonctionne pas. Cela, afin de découvrir les environnements spécifiques correspondant à la réussite du traitement.
La présence ou l’absence de cette bactérie, comme établi par notre travail, nous permettra de savoir à l’avance si un patient répondra positivement à un traitement au BCG ou non. Grâce aux différences qui auront été repérées, nous serons capables d’identifier des acteurs essentiels à la réussite d’un traitement au BCG. Nous aurons ainsi la possibilité de les introduire dans la vessie des patients en manquant pour augmenter le taux de succès de leur traitement.
Cancer de la vessie Canada remercie ses généreux donateurs de leur soutien, sans lequel nous n’aurions pas pu financer ces deux projets essentiels à l’avancement de la recherche sur le cancer de la vessie.