Un témoignage de Françoise Saumure
Mon histoire
Mai 2014
On se dit toujours : « Moi le cancer, mais non ! ». J’avais 63 ans, j’ai constaté par hasard que j’avais du sang dans mon urine. Est-ce que j’ai manqué de vigilance en ne regardant pas dans la cuvette après avoir uriné ? Je ne le saurai jamais.
J’ai tout de suite pris rendez-vous avec mon médecin. Culture d’urine, etc., et elle me rappelle pour me revoir et me dit que la culture révélait que des cellules provenaient de la paroi de la vessie. Pas de panique ! Tout en me rassurant que ça pouvait être un simple polype, mais elle me réfère à un urologue immédiatement. Pas de panique ! La semaine suivante j’ai un rendez-vous avec un urologue du CHUM.
Et commence la série de rendez-vous pour des tests, deux semaines suivantes une cystoscopie, MOI je vois à l’écran une tête de chou-fleur.
Après plusieurs tests et scans on enlève le « chou-fleur » pour l’analyser et le 15 septembre j’apprends que le chou-fleur est une tumeur cancéreuse et qu’elle s’est infiltrée dans le muscle de la vessie. On doit enlever la vessie. Je suis sous le choc. Incrédule. Je dois lâcher prise et faire totalement confiance à mon urologue. Ma vie en dépend!
L’urologue me propose un plan A : reconstruction d’une vessie à partir d’un bout de mon petit intestin. S’il s’avère impossible de reconstruire une vessie alors j’aurai une stomie avec un sac extérieur pour collecter l’urine. Il a confiance que le plan A va fonctionner. Il devra prendre cette décision en salle d’opération. Je vous avoue que je préfère le plan A !
8 octobre 2014
On m’enlève la vessie, cystectomie radicale ainsi qu’une hystérectomie radicale, reconstruction d’une vessie à partir d’un bout de mon petit intestin. Une vessie « Studder » YESS, le plan A a fonctionné.
J’ai été chanceuse! Aucune migration de cellules cancéreuses à l’extérieur de la vessie. Pas de chimio. QUELLE CHANCE DANS MA MALCHANCE.
J’ai reçu des soins extraordinaires de l’équipe d’urologie du CHUM, je leur suis très reconnaissante.
Après la chirurgie
J’ai appris à contrôler ma vessie. Mais pour une raison quelconque, 6 mois plus tard en avril 2015, je ne peux plus évacuer de façon naturelle. Je suis devenue incontinente « de rétention »: l’urologue m’avait parlé de ce risque.
Dorénavant, je dois utiliser un cathéter toutes les trois ou quatre heures pour vider ma vessie, et ce pour le reste de mes jours ! C’est devenu mon nouveau mode de vie et je suis en santé !
Déjà quatre ans…
Déjà quatre depuis cette période tellement intense de ma vie. J’ai appris le vrai sens du mot « résilience ». J’ai une vie tout à fait normale. Je peux voyager avec une petite valise remplie de cathéters et j’ai toujours avec moi un petit « kit de survie » !
L’importance de redonner
J’ai découvert Cancer de la Vessie Canada en 2017 et j’ai décidé de devenir bénévole parce que je crois que je peux donner du support et de l’encouragement à d’autres femmes qui vivent ce que moi j’ai vécu. Je me suis sentie tellement seule et impuissante.
J’ai eu la chance de prendre contact avec des femmes extraordinaires et on se donne du support mutuellement. Je crois sincèrement que je peux faire une différence dans la vie d’autres femmes et ÇA, ça me donne des ailes.
Mon conseil
Même si j’ai arrêté de fumer il y a plus de 35 ans, la cigarette a laissé sa marque et le cancer s’est développé silencieusement et sournoisement. Soyez vigilants, s’il y a du sang dans votre urine ce n’est PAS normal, demander de voir un urologue. Il ne faut pas s’isoler, demander de l’aide, il faut garder espoir, LA VIE EST BONNE !
Ce que j’ai appris
La plus grande leçon de cette période : il ne faut rien tenir pour acquis ! J’ai un conjoint extraordinaire qui m’a soutenu tout au long de ce périple. Et je lui dis chaque jour combien je l’aime. Vous savez après 47 ans de mariage on peut avoir tendance à prendre l’autre pour acquis. Plus maintenant. Dites aux personnes qui vous sont chères, vos enfants, vos amis, combien elles sont importantes pour vous et que vous les aimez !
Aujourd’hui, je fais que les choses que j’aime et rarement que je fais des choses par obligation. Je me demande toujours si j’ai le goût. J’ai compris que JE suis la personne la plus importante de MA VIE.
Françoise
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Cancer de la vessie Canada recherche actuellement des bénévoles de soutien individuel aux patients.
L’objectif principal est de réduire les craintes et les appréhensions éprouvées par le patient/l’aidant et de lui offrir l’assistance dont il a besoin pour composer avec son diagnostic initial ou son traitement. Une occasion en or pour aider ceux qui passent par là et pour faire une réelle différence dans la vie de patients. Ce bénévolat se fait de la maison. Le temps requis pour occuper ce poste est en moyenne de 2 à 4 heures /mois.
Tous les détails ici. Contactez-nous à info@cancerdelavessiecanada.org / 1 866 674-8889 pour nous faire part de votre intérêt.