Nous vivons en ce moment, partout dans le monde, des temps difficiles et la réponse mondiale au coronavirus (COVID-19) nous affecte tous d’une manière ou d’une autre. De nombreux membres de notre communauté de patients atteints de cancer de la vessie nous adressent des questions sur la façon dont le virus pourrait altérer leur santé et leur traitement. Nous répondrons à beaucoup de ces questions après avoir consulté les membres de notre conseil médical consultatif. N’oubliez pas que les circonstances à ce sujet changent d’une région à l’autre et d’une heure à l’autre, par conséquent certaines informations pourraient se révéler d’une nature très générale. Certaines provinces ont peut-être leurs propres lignes directrices.
Comme à l’habitude, nous souhaitons tous, ici à CVC, soutenir notre communauté du mieux possible, mais il est important de souligner que les employés de CVC ne sont pas des professionnels de la santé. Vous devez, dans la mesure du possible, vous adresser en premier lieu à votre équipe médicale pour demander conseil.
Vous avez une question ? Envoyez-nous un courriel à info@cancerdelavessiecanada.org et nous ferons de notre mieux pour y répondre.
Est-ce que je peux recevoir le vaccin contre la COVID-19 tout en suivant un traitement au BCG ? Si tel n’est pas le cas, doit-on accorder une période d’attente avant de recevoir le vaccin ?
Il ne faut pas hésiter à administrer le vaccin contre la COVID-19 aux patients atteints d’un cancer de la vessie non invasif sur le plan musculaire. Cependant, nous n’avons aucune preuve directe permettant de nous guider en ce qui concerne la période d’attente idéale pour se faire vacciner contre la COVID-19 pour les patients subissant un traitement au BCG intravésical. Deux points importants sont à prendre en compte : (1) Est-ce que donner le vaccin à un patient en cours de traitement représente un danger ? (2) le vaccin sera-t-il efficace s’il est administré en cours de traitement ?
Sécurité : Le BCG a tout d’abord été développé comme vaccin et son administration dans la vessie présente des similarités avec un vaccin ordinaire. Le BCG comme les vaccins contre la COVID-19 peuvent causer une réaction inflammatoire. Le Comité consultatif national de l’immunisation (CCNI) formule des recommandations générales quant à la période d’attente à respecter entre le vaccin de la COVID-19 et d’autres vaccins. Celle-ci se base sur le temps nécessaire pour atteindre la réaction optimale aux anticorps, mais ces indications ne sont pas pertinentes dans le contexte d’un traitement au BCG. Par ailleurs, l’utilisation du BCG chez les patients atteints du cancer de la vessie a pour objectif de traiter le cancer. Retarder le traitement à cause d’un vaccin pourrait nuire aux patients. Toutefois, il existe aussi une possibilité de faire tort aux patients si le vaccin est différé plus longtemps que nécessaire.
En nous fondant sur ce que nous savons au sujet des mécanismes des vaccins contre la COVID-19 et sur la façon dont le BCG fonctionne, nous suggérons que les patients prévoient au moins une semaine sans BCG avant et après le vaccin (mais deux semaines seraient préférables). Cela peut être réalisé facilement chez les patients qui suivent un traitement d’entretien de BCG, car nous pensons que ce dernier peut être retardé pour une période limitée sans avoir d’incidences négatives. Néanmoins, il pourrait être plus important pour les patients recevant un traitement d’induction au BCG de ne pas subir de retard avant ou pendant le traitement. Pour ces patients, il est raisonnable d’accorder une période de 48 heures avant et après une vaccination contre la COVID-19. Si un patient a l’occasion de recevoir un vaccin contre la COVID-19 avant d’entreprendre son traitement d’induction au BCG, il serait raisonnable d’attendre une semaine après la vaccination pour commencer avec le BCG, puis d’administrer la deuxième dose du vaccin une semaine après avoir reçu la dernière dose de BCG.
Cette approche se fonde sur l’avis d’experts après consultation avec des médecins spécialisés en maladies infectieuses et le CCNI. Finalement, les patients devraient discuter de leur traitement au BCG et de la vaccination contre la COVID-19 avec leur médecin traitant de manière à ce que les délais entre les doses de vaccin soient ajustés et afin qu’en cas d’apparition, les symptômes soient gérés.
Efficacité : Le BCG stimule le système immunitaire et certains éléments suggèrent qu’il pourrait améliorer l’efficacité du vaccin. Par conséquent, la possibilité qu’un traitement au BCG puisse diminuer l’efficacité du vaccin ne nous préoccupe pas pour l’instant.
J’ai entendu qu’une étude dans laquelle le BCG était utilisé pour protéger contre la COVID-19 était en cours. Cela signifie-t-il que mes traitements au BCG me protègent contre la COVID ?
Il existe plusieurs études dans le monde qui examinent l’utilisation du BCG (administré par la peau, pas dans la vessie) pour protéger contre une possible infection de COVID-19. Plusieurs études épidémiologiques ont investigué le risque d’infection de COVID-19 auprès de différentes populations qui ont reçu un vaccin de BCG ou pas. Les résultats de ces études s’étant révélés conflictuels, nous ne savons pas si une vaccination préalable au BCG a un effet protecteur. En outre, il n’existe aucune preuve directe qui suggère qu’un traitement intravésical (dans la vessie) au BCG protège. Cela pourrait être le cas, mais en attendant, les patients sont tenus d’observer les mesures de santé publique recommandée et de chercher à se faire vacciner lorsqu’ils sont admissibles.
Il est important de savoir que les deux vaccins qui sont actuellement disponibles au Canada (Moderna et Pfizer) sont des vaccins ARNm qui ne présentent pas de risque pour les patients dont le système immunitaire est affaibli. L’unique incertitude en ce qui concerne l’administration de vaccins à des patients dont le système immunitaire est affaibli est que ceux-ci pourraient ne pas être capables de développer une réponse immunitaire adéquate après la vaccination, ce qui pourrait rendre le vaccin inefficace.
Est-ce que le fait de recevoir un traitement pour un cancer de la vessie non invasif sur le plan musculaire augmente mon risque de contracter la COVID-19?
Le diagnostic des patients et le traitement requis peuvent être très différents. Selon notre comité médical consultatif, il doit être clair qu’aucun des traitements du cancer de la vessie non invasif sur le plan musculaire (CNIPM) n’augmente le risque de contracter la COVID-19. Ce qui peut toutefois constituer un danger est l’exposition au virus lors de soins reçus en milieu hospitalier. Certains médecins pensent pouvoir retarder les traitements de 3 mois sans que cela ne pose de risque et envisageront peut-être cette option pour éviter que les patients n’aient à se rendre en clinique pour leurs visites. Le traitement du CVNIPM ne doit pas aggraver la courbe de l’évolution de la COVID-19.
Comme toujours, il est préférable de consulter votre équipe médicale si vous avez des questions, éprouvez des doutes ou vous sentez inquiet ou anxieux.
Le traitement de mon cancer de la vessie sera-t-il affecté par la COVID-19?
Il est toujours préférable de consulter votre équipe médicale pour répondre à ce genre de questions.
Vos préoccupations et votre bien-être sont une grande priorité pour vos médecins traitants, vos infirmières et autres professionnels de la santé, mais la situation actuelle est sans précédent. Vous devrez suivre leurs recommandations et directives. Dans la majorité des cas, les patients dont l’état est le plus critique recevront leurs traitements en priorité. Certains urologues ont, par exemple, reporté des cystoscopies pour un cancer de la vessie prévues après 6, voire 12 mois, et il se peut qu’ils accueillent un nombre réduit de nouveaux patients suivis puisque leur temps en salle d’opération est diminué. Dans d’autres cas (par exemple, le cancer de la vessie métastatique), les médecins continueront à suivre le plan de traitement recommandé, car leur fenêtre d’intervention est relativement étroite. Comme la situation COVID-19 est mouvante et change quotidiennement, chaque hôpital et système de soins de santé pourrait se voir obligé de restreindre davantage l’accès aux thérapies en fonction du niveau local d’infection.
La chimiothérapie affectera-t-elle la capacité de mon système immunitaire à combattre la COVID-19?
Le traitement de chimiothérapie affecte le système immunitaire de votre corps et tous les patients qui en reçoivent un actuellement (ou en ont reçu un au cours des derniers mois) doivent prendre soin de s’isoler. En effet, ils courent un risque accru d’être atteints par les infections virales ou bactériennes, quelles qu’elles soient. Lisez notre article intitulé Se protéger pendant l’épidémie du coronavirus pour obtenir des conseils utiles sur la manière de se protéger.
Que faire si je vois du sang dans mes urines pendant ces circonstances exceptionnelles? Est-il toujours urgent de faire un suivi médical?
Il est important de se rappeler que la présence de sang dans l’urine peut être le symptôme de nombreuses affections, certaines graves, d’autres non. D’autres considérations importantes, comme le fait d’avoir déjà reçu un diagnostic de cancer de la vessie ou d’avoir récemment subi une résection transurétrale de tumeur de la vessie (RTUTV) ou un traitement de BCG, doivent également être prises en compte. Tous sont des critères importants pour déterminer la gravité de la présence de sang dans l’urine.
Cela étant dit, un diagnostic reste souhaitable et vous devriez chercher à en obtenir un en vous conformant aux priorités et aux protocoles en cours dans les établissements de santé. Si vous avez déjà reçu un diagnostic de cancer de la vessie, il est important de contacter votre équipe de professionnels de la santé par téléphone pour obtenir des conseils. Si vous voyez du sang dans vos urines pour la première fois, il semble raisonnable de commencer par appeler votre médecin de famille pour obtenir des instructions supplémentaires.
La chaîne d’approvisionnement médicale est extrêmement sollicitée en ce moment. Cela aura-t-il un impact sur ma capacité à commander des fournitures pour stomies?
Nous savons que de nombreux patients commandent des fournitures supplémentaires pour ne pas se retrouver sans, si la situation mondiale ne s’améliore pas bientôt. D’autres patients commandent la quantité habituelle, afin de ne pas contribuer à l’épuisement de réserve de matériel également nécessaire à d’autres. Il s’agit d’une décision personnelle et nous ne sommes pas persuadés qu’une option soit plus appropriée qu’une autre. Nous savons toutefois que certains fournisseurs ont indiqué que la livraison pourrait être retardée en raison de l’augmentation exceptionnelle du volume de commande. Vous devriez peut-être en tenir compte lorsque vous passerez votre commande.
Je n’ai actuellement pas de médecin de famille vers qui me tourner. J’ai peur de me rendre dans une clinique sans rendez-vous ou aux urgences à cause de la situation COVID-19 et du risque pour ma santé en général. Où puis-je me rendre?
Beaucoup de cabinets médicaux rencontrent maintenant les patients par le biais de services de télésanté. Un bon nombre des services de télésanté ouverts au public sont également disponibles. Des informations au sujet des services provinciaux se trouvent ci-dessous :
Colombie-Britannique: https://www.healthlinkbc.ca/services-and-resources/about-8-1-1
Alberta: https://www.albertahealthservices.ca/languages/translated.aspx?locale=fr
Saskatchewan: https://www.ehealthsask.ca/services/telehealth
Manitoba: https://mb.211.ca/agencies/mb-telehealth/
Ontario: https://www.ontario.ca/fr/page/obtenir-des-conseils-medicaux-telesante-ontario
Québec: https://www.quebec.ca/sante/trouver-une-ressource/info-sante-811/
Nouveau-Brunswick: https://www2.gnb.ca/content/gnb/fr/ministeres/sante/Tele-Soins.html
Nouvelle-Écosse: http://www.nshealth.ca/virtual-care
Île-du-Prince-Édouard: https://www.princeedwardisland.ca/fr/information/sante-et-mieux-etre/telesante-811
Terre-Neuve-et-Labrador: https://www.811healthline.ca/fr/
Nunavut: https://www.gov.nu.ca/fr/sante/information/telesante
Territoires du Nord-Ouest: https://www.hss.gov.nt.ca/fr/services/sant%C3%A9net-tno/t%C3%A9l%C3%A9sant%C3%A9
Yukon: https://ykhealthguide.org/
Le Réseau canadien pour la santé des femmes possède une source pour les services de télémédecine au lien suivant :
http://www.cwhn.ca/fr/votresante/Servicest%C3%A9l%C3%A9phoniquesprovinciauxterritoriaux